Caillaud – Cattier, le plaisir avant tout !

Publié le 17/12/2021

Deux très belles fêtes du football s’annoncent dans notre département ce week-end avec la Coupe de France au programme. Dimanche, c’est tout d’abord le Stade Poitevin qui croisera le fer avec le RC Lens, club historique de Ligue 1 devant près de 5000 personnes. À 18h20, l’US Chauvigny recevra à la Montée Rouge Chartres, formation dirigée par Jean-Pierre Papin. Entretien avec les deux gardiens avant ces 1/32èmes de finale de la Coupe de France.

Avant d’évoquer vos rencontres respectives des 1/32èmes de finale, pouvez-vous revenir sur votre parcours, qui a commencé à Montmorillon pour Poitiers et à Limoges pour Chauvigny ?

Julien Caillaud, gardien de l’US Chauvigny : « Nous nous sommes montrés très sérieux sur nos premières rencontres, que l’on a toutes considérées comme des « traquenards ». Nous nous sommes déplacés cinq fois avant Le Havre ! La victoire à Ouest Tourangeau, équipe de haut de tableau dans sa poule de N3, fut une grosse performance, c’est ici où, en mettant un gros coup d’accélérateur, nous sommes rentrés en mode compétition. Paradoxalement, nous y avons réalisé un très gros match, chose que l’on a pour le moment pas réussi à faire en championnat à l’extérieur. »

Paul Cattier, gardien du Stade Poitevin : « Nous avons eu beaucoup de déplacements, quatre sur nos cinq premiers tours. Il s’agissait tous de matchs pièges que nous avons bien abordés, sur des terrains difficiles comme à Aubusson ou Langon. La rencontre face à Châtellerault, dans un derby et contre une très belle équipe, nous a permis de faire preuve de beaucoup de caractère et de mental. »

Et puis il y a eu ces performances face à des équipes hiérarchiquement supérieur, face au Havre et Orléans…

J.C : « Nous avons livré un très gros match. Un vrai match de Coupe. L’état du terrain a desservi au Havre. Le public a joué un rôle de 12ème homme, il nous a poussé à faire les efforts que nous n’arrivions plus à faire. Nous nous sommes battus avec nos armes, avec beaucoup de cÅ“ur. Nous ne faisions qu’un. S’il y avait une défaillance de quelqu’un, il y avait la seconde lame derrière. »

P.C : « Nous avons fait preuve de caractère, de maturité. Nous avons réussi à faire jeu égal avec cette équipe d’Orléans, en mettant beaucoup d’engagement. C’est ce match qui nous a permis de mettre un bon coup de projecteur sur Poitiers. »

Un objectif avait-il été fixé en début de saison pour cette la « Coupe de tous les possibles » ?

J.C : « Honnêtement, nous avons pris la Coupe de France avec beaucoup de légèreté et de décontraction, mais il n’y a rien de péjoratif dans ces termes. Nous nous étions fixé aucun objectif particulier. La Coupe de France, c’est la Coupe plaisir pour nous. Mais nous nous sommes pris à notre propre jeu. Plus les tours passent, plus la médiatisation est présente et nous nous prenons au jeu. C’est le rêve de tout joueur amateur de rencontrer une équipe professionnelle, et aujourd’hui, ce parcours représente énormément de plaisir. »

P.C : Â« La Coupe de France ne représentait pas un objectif majeur, qui lui, était axé sur le championnat de National 3. Disons que l’objectif était de faire un bon parcours, de franchir les premiers tours et de ne pas être éliminé face à une équipe de niveau inférieur. Nous avons rempli ce contrat là. La meilleure équipe possible a été alignée à chaque rencontre. Donc ce n’est pas parce que ce n’était pas un objectif principal que nous avons bradé cette Coupe pour autant. »

Quelles furent vos réactions et celles de vos coéquipiers à l’annonce du tirage au sort, vous donnant respectivement Chartres et Lens ?

J.C : Â« Ce fut une réaction partagée de notre côté. Nous espérions tous un club professionnel. Après cela reste partagé car nous allons de nouveau évolué à domicile, malgré la délocalisation à Châtellerault. Nous aurions pu nous déplacer à Chartres. Et on se dit forcément qu’il y a peut-être la place pour franchir un tour supplémentaire…

P.C : « Nous étions tous très heureux, moi le premier. Lens, c’est un club mythique. Il y a une vraie ferveur autour de ce club, notamment grâce à ses supporters. C’est un honneur pour nous de rencontrer ce club. Après les grands clubs comme Paris, Marseille, Monaco arrivent Lens, Saint-Etienne… Dans mes premiers contacts avec Yassine Tahoune, nous avions évoqué la dernière fois où le stade Michel Amand était plein. C’était à l’occasion de Limoges – Lyon en Coupe de France, en 2016. C’était un objectif un peu personnel de se dire « ce serait sympa de remplir le stade de nouveau ». Malheureusement, cela ne sera pas possible avec la tribune découverte fermée… mais on peut dire que l’objectif est à moitié rempli puisque nous jouerons à guichets fermés. »

Il y a t-il des choses qui ont changé dans votre préparation par rapport à un match traditionnel ?

J.C : « Nous avons rajouté une petite séance samedi matin. Et nous avons fait un peu plus de vidéo, forcément. Dans les têtes, automatiquement, on y pense plus, c’est humain. Mais je trouve qu’on garde un certain recul, un détachement. C’est sûrement notre insouciance qui fait cela et j’espère ne pas me tromper en pensant que l’on va réaliser un gros match. »

P.C : Â« Du côté terrain, cela n’a pas changé. Le programme de la semaine n’a pas été modifié avec le même nombre de séances qu’habituellement. Ce qui change, c’est l’extérieur, avec plus de sollicitations. Nous n’avons vraiment pas chamboulé nos habitudes, cela nous a porté chance pour le moment ! »

Parlons de l’exercice des tirs aux buts. Est-ce un exercice que vous affectionnez particulièrement ?

J.C : « Honnêtement… je suis nul ! Je suis gardien depuis un certain temps, et je n’ai jamais apprécié l’exercice. Il y a eu un déclic cette année. Je ne sais pas si je devrais le dire… mais je vais à l’opposé de où je pense devoir aller ! (rires). Par rapport à ma taille, c’est difficile de défier le tireur, donc je compense en bougeant beaucoup sur ma ligne. Après, c’est une question d’instinct… je marche beaucoup à l’instinct. Mon meilleur souvenir avant le Havre ? Une victoire en Coupe Gambardella avec Poitiers, face à Brest.

P.C : « Oui, c’est un exercice que j’aime bien. J’apprécie le défi qu’il y a avec le tireur, c’est un duel à part entière. J’aime surtout être acteur, c’est à dire ne pas subir le penalty. Je ne dirais pas qu’il y a une mise en scène mais j’essaye en tout cas de perturber le plus possible le tireur. On peut arrêter un penalty mais aussi faire tirer à côté ou au-dessus… Il y a bien entendu une part de chance. Mais personnellement, je pense qu’elle se provoque. Mon meilleur souvenir ? J’en ai deux. En terme d’émotions, c’est le match face à l’OM en 2015. Nous sommes menés, nous revenons à chaque fois. On égalise de nouveau dans les prolongations à la 120ème. Et puis j’arrête le penalty de Thauvin. Une qualification incroyable ! Mais également une expérience plus récente avec l’Athlético de Marseille. Je viens d’arriver au sein du club, et lors d’une séance de TAB face à Istres en Coupe de France, j’en arrête trois. C’était un derby du Sud, cette rencontre avait marqué les esprits. »

Un mot à dire à l’autre avant ce week-end ?

J.C : « Il a nettement plus d’expérience que moi. Je souhaite à Paul de sortir le match de sa vie et de prendre le maximum de plaisir. On sent une vraie ferveur dans le département autour de nos parcours en Coupe de France. J’en profite pour remercier tous les viennois. Le département ne demande qu’à s’emballer et à vibrer pour le football. »

P.C : Â« Je lui souhaite de profiter de ces moments-là, cela change du quotidien. Qu’il continue sur sa lancée du match face au Havre où il a été énorme. Il me semble qu’il n’est plus tout jeune comme moi, à cet âge il faut profiter à fond. Qu’il fasse un gros match avec la qualification au bout ! Et pourquoi pas se croiser au prochain tour, ce serait bon signe… ! Â»

Par Maxence GUIN

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