
« Et si les filles jouaient au foot ? » : une 21e édition qui confirme son engagement pour le sport féminin
Publié le 17/10/2025
La 21ème édition de l’opération a réuni plus de 400 collégiennes hier sur les installations du complexe sportif André Messy à Buxerolles. Issues de 17 établissements scolaires de la Vienne, les 72 équipes ont enchaîné ateliers et matchs de foot à cinq sur petit terrain, sans arbitre, coach ou le moindre enjeu de compétition. Une édition marquée par une participation en hausse et une réflexion toujours plus approfondie sur la place des filles dans le sport.
Une participation record
« Cette année, nous avons accueilli 72 équipes issues de 19 établissements. » se félicite Loïc Laurent, directeur départemental de l’UNSS de la Vienne. Deux établissements, inscrits trop tardivement, n’ont pas pu être intégrés à la compétition.
« C’est mieux que les années précédentes, à la fois en nombre d’établissements et en nombre d’équipes. Tout est en progression. » souligne-t-il avec satisfaction.
Un succès qui témoigne de la vitalité du mouvement sportif scolaire dans le département et de l’intérêt croissant des jeunes pour les événements portés par l’UNSS.
Des partenariats solides et un encadrement exemplaire
Au delà de la co-organisation entre l’UNSS et le District de la Vienne de Football, le dispositif repose sur un réseau de partenaires fidèles : le Département de la Vienne, la Fédération Française de Football, la Ligue de Football Nouvelle-Aquitaine ou encore les sections sportives scolaires, notamment celle du lycée Branly (Châtellerault), chargées d’encadrer les ateliers et veiller au bon déroulement des rencontres, ou encore celle du collège Jules Verne (Buxerolles), dont les élèves ont réalisé un reportage vidéo sous la houlette de Vincent Hulin, rédacteur en chef d’Ici Poitou.
« Nos partenaires nous suivent toujours. Cette année encore, la Fédération Française de Football était présente, avec Laurent Mouret, conseiller technique national en charge du football scolaire accompagné de deux alternantes, dont l’une en charge des questions féminines. C’est un signal fort. » indique Loïc Laurent.
Des nouveautés pour continuer à se réinventer
Malgré ses 21 ans d’existence, l’événement parvient encore à innover. Cette édition a notamment ouvert ses portes à plusieurs écoles primaires, invitées à participer à des ateliers de football encadrés par les élèves féminines de la section sportive du lycée Branly.
« Nous avions deux classes le matin et deux l’après-midi. Cela donne encore plus de sens à l’opération. » explique le directeur, ravi de ce rapprochement entre écoles et collèges.
La réflexion sur la place des filles dans le sport au cœur du dispositif
L’un des points forts de cette édition réside dans la table ronde organisée en soirée, consacrée à la question de la place des filles dans la pratique sportive. Chercheuses, éducatrices et sportives y ont croisé leurs regards pour identifier les freins à la pratique féminine.
Loïc Laurent évoque des problématiques très concrètes : « On a déjà entendu des témoignages édifiants. Une jeune fille nous racontait qu’elle devait attendre que les garçons aient fini leur douche, faute de vestiaire pour elle. »
L’enjeu dépasse la simple organisation sportive : il s’agit de repenser l’aménagement des espaces, l’accueil dans les clubs et la valorisation des pratiquantes. « Les clubs ont encore des progrès à faire pour accueillir les jeunes filles. Il faut qu’on s’interroge collectivement : est-ce qu’on fait bien les choses ? ».
Changer les comportements et redonner confiance
L’observation du terrain confirme que les inégalités persistent, parfois de manière invisible. « Dès qu’on laisse un espace libre, les garçons s’en emparent. Les filles, elles, se mettent sur les côtés. C’est instantané. Il faut les accompagner pour qu’elles osent dire : “C’est notre tour.” »
Pour y remédier, l’UNSS mise sur la pédagogie, la mixité encadrée et la prise de conscience collective. Les ateliers, les rencontres et les temps de réflexion visent autant à donner envie de pratiquer qu’à changer les représentations.
Des perspectives ambitieuses
L’avenir du projet se dessine déjà. « Nous allons avoir un temps de réflexion avec le district et les élus pour définir le cap politique à donner à cette opération. » annonce Loïc Laurent.
Objectifs : élargir encore la participation, renforcer les partenariats et poursuivre la sensibilisation autour du sport féminin. « Chaque année, on progresse dans le message. »
Remerciements à tous les partenaires de l’événement mais également au club de l’ES Buxerolles pour l’accueil et à Grand Poitiers pour le prêt des installations.