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Depuis quelque temps, force est de constater que nous assistons à une recrudescence de débordements dans les stades. La Vienne comme les départements voisins n’échappent pas à ce phénomène qui gangrène le football professionnel et amateur.

Or le sport est tout le contraire de cette explosion de violence dont les origines sont souvent extérieures au sport et donc à rechercher en dehors des enceintes sportives. La violence qui s’y exprime et les agissements de certains spectateurs n’ont rien à y faire, ce d’autant que ces actes s’accompagnent de propos homophobes, racistes, antisémites et xénophobes. Les arbitres tout comme les joueurs ne peuvent être les bouc-émissaires et servir d’exutoire à une société qui doute d’elle-même et qui est divisée.

Face à cela, nous avons le devoir de nous y opposer avec la plus grande fermeté, car au-delà du fait que ces actes portent atteinte à l’image du football, c’est tout un modèle qui risque d’être menacé demain. Les bénévoles se retireront car ils ne prendront plus de plaisir, les arbitres et dirigeants démissionneront par démotivation, les joueurs dégoutés rendront leur licence et plus aucun parent ne voudra qu’un de leurs enfants ne fréquente nos clubs et les spectateurs eux-mêmes finiront par déserter les stades.

En tant qu’acteur du football, peu importe notre place et nos fonctions, nous avons des responsabilités, Nous devons agir. Le sport joue en effet un rôle tout à fait particulier dans notre société moderne, notamment le football. Nous le savons tous il est un vecteur formidable et puissant d’intégration sociale, de tolérance et de compréhension mutuelle. Comme le Conseil de l’Europe (convention européenne du 12 aout 1985) l’a rappelé : « Il est ouvert à tous, sans considération d’âge, de langue, de religion, de culture ou d’aptitudes. Le sport est l’occasion d’apprendre à jouer selon des règles communément acceptées, de faire la preuve d’un esprit sportif dans la victoire comme dans la défaite et de développer non seulement sa condition physique, mais aussi des compétences sociales et des valeurs éthiques. Son rôle positif dans l’éducation est également de plus en plus reconnu. »

C’est pourquoi, le District de la Vienne de football réaffirme sa condamnation de toutes les formes d’expression de violence d’où qu’elles viennent, spectateurs ou non. Ceux qui dégradent, agressent, détruisent ne sont pas des spectateurs mais des délinquants. Ils doivent donc répondre de leurs actes.

Nous avons un objectif commun : faire vivre le football amateur et promouvoir ses valeurs. Si le football doit faire parler de lui dans les médias et les réseaux sociaux, c’est avant tout pour le plaisir du jeu et les liens sociaux qu’il permet de nourrir. Pour cela, il est de notre devoir d’agir contre la violence dont les spectateurs se rendent coupables lors des manifestations sportives. Des mesures s’imposent visant à prévenir et maîtriser la violence et les débordements de spectateurs, à encourager une organisation responsable et le bon comportement des supporters.

J’en appelle à la responsabilité de chacun et que la commission de discipline ne laisse rien passer. Les stades ne sont pas des zones de non droit. Le District débattra de ce sujet, assumera les responsabilités qui lui échoient et appliquera les sanctions qui s’imposent avec détermination. Si des poursuites y compris sur le plan pénal doivent être engagées, elles le seront.

J’appelle également les spectateurs à nous soutenir dans cette démarche et à se désolidariser de ceux qui n’ont pas une attitude citoyenne afin que nos tribunes soient un espace de plaisirs partagés pour l’amour du football et le vivre ensemble.

Stéphane BASQ