Clara Bouchet est une jeune joueuse U11F du club de La Chapelle Bâton. Sa particularité est qu’elle est sourde et muette. Sous l’impulsion du président Rémi Bernardeau, de Constance Gauvreau et de Cécile Provost, une trentaine de personnes, joueuses, parents et dirigeants se sont réunis dans le club house du club pour accueillir Mr Cloitre, un formateur sourd et muet de naissance, accompagné d’une interprète Mme Azevedo. L’association (2LPECO) a promis de revenir régulièrement vers Clara et le club pour suivre l’évolution de la communication de la jeune joueuse avec ses partenaires. Une excellente initiative soulignée par le District de Football de la Vienne qui a assuré la prise en charge intégrale des frais financiers relatifs à la participation de l’association.
Découvrez le compte-rendu réalisé par Constance Gauvreau et de Cécile Provost ci-dessous.
Le formateur et l’interprète évoquent le quotidien des enfants sourds et notamment celui de Clara, connue de l’Association puisque cette dernière intervient dans l’école Paul Blet de Poitiers où est scolarisée notre jeune joueuse. Clara sait lire et utilise le langage des signes. M Cloitre nous conseille de répéter certains codes aux entraînements de façon à les utiliser lors des matchs, il nous conseille aussi l’utilisation d’un drapeau ou mouchoir de couleur vive pour attirer son attention lorsqu’elle se trouve sur le terrain et de faire le geste du « temps-mort »quand l’arbitre arrête le jeu.
En dehors du terrain, pour attirer l’attention de Clara, le formateur nous conseille de se placer face à elle, de la regarder dans les yeux, de se servir de nos bras pour nous exprimer (importance du gestuel), d’avoir un visage très expressif, en somme de mimer nos phrases.
Une enfant pose une question : Clara connait-elle nos prénoms ? La réponse est évidente, elle ne les connaît pas mais la question fait réfléchir à une réelle démarche. Comment s’intégrer si on ne connaît pas le prénom de ses coéquipières ? Le formateur nous conseille donc de trouver un signe représentant chaque joueuse, il s’agit en général d’un signe distinctif, visuel autour du visage, c’est comme cela que les sourds se prénomment (cheveux courts, bouclés ou longs, bandeau, tâche, boucles d’oreilles…). Nous allons demander à chaque joueuse de se trouver un signe et nous afficherons aussi une grande photo de toutes les joueuses en notant leur prénom.
Une heure plus tard, l’interprète nous quitte, nous laissant seuls avec le formateur. L’instant devient stressant, comment allons-nous dialoguer ? Le formateur est habitué et nous propose de « signer » tous les mots en rapport avec le foot : le terrain, le gardien, l’arbitre, le buteur, le foot, le but, le carton rouge et jaune, le ballon, le match. On répète les gestes, une, deux ou trois fois. Dans certains moments de doute, il utilise son portable et écrit le mot.
Nous avons aussi demandé des expressions courantes : bonjour, merci, au revoir, à mardi, à samedi, match samedi à 15h00…
Les élèves retiennent bien vite, Clara est souriante, elle répond par signes à nos signes, l’échange existe.
Nous sommes heureux d’avoir reçu cette formation,elle nous a apporté un réel bénéfice.
Nous remercions l’association pour avoir entendu notre appel et le district de la Vienne pour nous avoir soutenus dans la démarche.
Les parents de Clara etles parents des joueuses nous ont remerciés pour cette initiative.
Les joueuses veulent progresser et apprendre de nouveaux signes, M Cloitre nous promet de nous adresser quelques signes supplémentaires par mail (lien vidéo).
C’est certain, il y aura un avant et un après.
Rémi Bernardeau, président du club : « En tant que président du club, j’ai été surpris très agréablement par la tenue de cette rencontre et notamment par le flux de questions posées par nos jeunes joueuses en présence des deux intervenants pendant une heure et surtout de la seconde partie d’une heure avec le seul intervenant sourd et muet s’adressant au jeune public et à leurs parents ».
